Pour un second acte de l’autonomie : rendre leur avenir aux étudiants et leurs responsabilités aux universités
– Après le réforme de l’autonomie des universités lancée par Valérie Pécresse en 2007, les efforts sont largement retombés durant les quinquennats Hollande et Macron : entre 2012 et 2022, le financement public moyen par étudiant a baissé de 10 %.
– Le bilan d’Emmanuel Macron en matière d’enseignement supérieur est catastrophique : aujourd’hui, 43% des étudiants abandonnent leur licence entre la 1ère et la 2ème année, 100 000 jeunes sortent du supérieur chaque année sans diplôme et 30% des diplômés de licences générales n’arrivent pas à trouver d’emploi dans l’année qui suit leur formation. La France peine de plus en plus à former des ingénieurs, des chercheurs et des enseignants en sciences.
– Le quinquennat actuel a été celui du décrochage de établissements d’enseignement supérieurs français dans les classements internationaux : en 2021, une seule université française figurait dans le top 20 du classement de Shanghai, contre le triple pour le Royaume-Uni et 16 pour les Etats-Unis.
— PROPOSITIONS
Promouvoir le mérite républicain et l’excellence
- Mettre en place un principe d’orientation sélective avec des prérequis par filières pour l’entrée en licence et une sélection réelle à l’entrée du Master 1. Les étudiants bénéficieront d’une orientation continue pour diversifier les parcours, grâce à un système de capitalisation et de « traçabilité des compétences ».
- Relancer les bourses au mérite pour les bacheliers défavorisés afin d’inciter à l’excellence et revaloriser les bourses sous conditions de résultats obtenus tout au long de la scolarité.
- Améliorer les conditions d’accueil des étudiants par les établissements d’enseignement supérieur, par un suivi et un accompagnement adaptés à chacun.
- Promouvoir « l’Université au lycée » avec l’aménagement d’une première année d’enseignement supérieur à distance dans les lycées des territoires ruraux ou des villes moyennes, en liaison avec les conseils régionaux.
Développer des compétences pour l’emploi et favoriser l’insertion professionnelle des étudiants
- Inciter les établissements à tenir compte dans leur offre de formation des évolutions des besoins en compétences et des métiers de demain. Les taux d’insertion professionnelle pour chaque filière seront publiés et des financements liés à l’activité et à la performance seront instaurés (taux de réussite, taux d’insertion professionnelle).
- Rendre les mécanismes de sélection de Parcoursup transparents, par la publication des « algorithmes locaux », des taux de réussite pour chaque filière, des taux d’insertion et des salaires moyens de sortie. Les élèves seront préparés à Parcoursup dès la classe de première.
- Personnaliser les parcours de formation des étudiants et mieux prendre en compte leurs profils individuels avec la possibilité d’une licence en 2, 3 ou 4 ans.
- Développer la diversité de voies d’accès à l’enseignement supérieur (BTS, DUT, CPGE, licence universitaire, bachelor, etc.) grâce à des passerelles au sein du système licence-master-doctorat.
- Diversifier l’offre de formation pour mieux prendre en compte l’hétérogénéité croissante des profils et les transformations économiques d’ampleur, notamment avec davantage de parcours professionnalisants courts.
- Développer dans les universités des formations tout au long de la vie qui aident à la requalification professionnelle et qui contribuent au financement des établissements.
Mettre en place un acte 2 de l’autonomie pour une liberté et une responsabilité véritables
- Réaffirmer fortement l’objectif d’autonomie des établissements en redonnant au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sa mission d’Etat stratège pour mettre fin à dix années de recentralisation. Nous devons mettre un terme à dix années de recentralisation pour une gouvernance plus efficace dans la compétition mondiale.
- Débureaucratiser l’enseignement supérieur et la recherche par la simplification des procédures, par exemple pour les appels à projets ou les nominations. Les universités disposeront de plus de souplesse de gestion par la limitation des cadres nationaux uniformes.
- Instaurer de véritables contrats d’autonomie entre l’Etat et les établissements d’enseignement supérieur autour du triptyque liberté, responsabilité, évaluation. Ces contrats d’objectifs et de moyens seront adaptés dans le cadre d’orientations générales fixées par l’Etat. L’évaluation de la mise en œuvre du contrat sera renforcée et pourra conduire à de vraies conséquences en cas de non-réalisation des objectifs.
- Promouvoir et généraliser les universités 100 % numériques, qui se saisissent des enjeux de la transition écologique.
- Lancer un Plan Campus 2 en aidant les universités à se réapproprier la pleine gestion de leurs bâtiments pour une vraie politique immobilière et d’accueil des étudiants.
- Mettre en place une conférence du financement de l’enseignement supérieur afin d’évaluer l’ensemble des dépenses et des ressources des établissements et de favoriser les coopérations entre universités ou entre universités et grandes écoles. Les financements privés innovants seront développés via le mécénat mais aussi les campus thématiques par secteurs économiques (numérique, énergie, sécurité, développement durable, etc.) en lien avec le monde professionnel.
- Promouvoir une véritable stratégie d’internationalisation de notre enseignement supérieur et pousser les établissements à développer des alliances en la matière.