Rebâtir une défense souveraine pour notre pays

Dans un contexte instable et menaçant, la vocation de la France est d’être une puissance stratégique. Valérie Pécresse propose une défense souveraine pour notre pays, qui repose à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées. Pour cela, l’effort budgétaire engagé sera supérieur à 100 milliards d’euros.
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Ce qu'il faut retenir

Dans un contexte instable et menaçant, la vocation de la France est d’être une puissance stratégique. Valérie Pécresse propose une défense souveraine pour notre pays, qui repose à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées. Pour cela, l’effort budgétaire engagé sera supérieur à 100 milliards d’euros.

© Aymeric Guillonneau

Rebâtir une défense souveraine pour notre pays

Titre du constat

– Le quinquennat d’Emmanuel Macron a coïncidé avec une baisse drastique des capacités de l’armée française, qui pénalise son aptitude à intervenir et à défendre les intérêts de la France : la guerre en Ukraine révèle crûment nos insuffisances en matière de transport stratégique : pour rapatrier nos troupes du Mali, nous comptions sur le parc d’Antonov ukrainiens, sur lequel la Russie a récemment mis la main. Plusieurs de nos équipements cruciaux affichent un taux de disponibilité très faible : 33% pour les nouveaux A400M Atlas, 31% pour les hélicoptères d’attaque Tigre.

– Malgré ses grands discours fédéralistes, Emmanuel Macron a été incapable d’utiliser les leviers de l’Otan et de l’Europe pour construire une véritable politique de défense européenne : après avoir déclaré que l’Otan était en état de « mort cérébrale », il n’a pas su pour autant faire avancer l’Europe de la Défense : les financements alloués au Fonds européen de défense sont bien en-deçà des financements prévus (7,95 milliards entre 2021 et 2027, contre 13 milliards prévus à l’origine). Il a failli à convaincre nos partenaires européens : contrairement aux objectifs annoncés par Emmanuel Macron de 2 000 hommes, la Task Force Takuba européenne au Sahel n’a compté au maximum que 600 militaires (dont 50% de Français et aucun Allemand).

Emmanuel Macron et son gouvernement ont bradé plusieurs de nos fleurons nationaux de l’industrie de l’armement. Il a ainsi mis en danger notre souveraineté stratégique et militaire : L’équipementier Latécoère a été cédé à un fonds d’investissement américain en décembre 2019. 17 députés de la commission défense avaient pourtant alerté le Premier ministre Edouard Philippe sur les conséquences de cette vente en termes de perte de souveraineté. Emmanuel Macron a perdu plusieurs contrats d’armement fondamentaux pour la survie de notre industrie de défense, avec la perte des marchés des avions de combat en Belgique, aux Pays-Bas et en Italie, mais surtout avec l’échec désastreux du contrat des sous-marins australiens de 50 milliards d’euros.

— PROPOSITIONS

Donner à notre effort de défense une nouvelle dimension

Faire reposer notre effort de défense sur trois axes opérationnels

  • La dissuasion nucléaire demeurera la clef de voûte de notre système de défense. Attribut fondamental de notre souveraineté, elle ne sera ni partagée, ni divisée.
  • Le domaine conventionnel, dans lequel nos armées sont une fierté pour le monde entier, sera renforcé. L’ambition de Valérie Pécresse est de disposer d’un modèle d’armée complet et cohérent à l’horizon 2030, apte à « gagner la guerre avant la guerre » et à diriger une opération majeure dans le cadre d’une coalition internationale.
  • La défense du territoire national, susceptible d’être frappé par des menaces hybrides, notamment terroristes, sera consolidée. Pour cela, le concept de Défense Opérationnelle du Territoire (DOT) sera réactivé et l’opération Sentinelle maintenue et adaptée au niveau de la menace. La protection des territoires d’outre-mer et de leurs Zones économiques exclusives (ZEE) sera également une priorité : ils deviendront des multiplicateurs de puissance grâce au renouvellement des moyens de surveillance maritime, à l’augmentation du nombre et de l’armement des patrouilleurs, au renforcement de nos bases et au déploiement de davantage de forces.

 

Adapter nos outils d’analyse et de décision face à une évolution constante de la menace

  • Lancer la rédaction d’un nouveau Livre blanc afin de doter la France d’une véritable vision à long-terme, à double horizon : 2030 pour l’horizon opérationnel et 2050 pour l’horizon stratégique.
  • Réaliser une revue flash de la loi de programmation militaire (LPM), pour garantir son exécution pleine et entière, menacée par l’ampleur des déficits creusés par le gouvernement.

Construire un modèle d’armée cohérent, crédible et complet pour être à la hauteur qualitativement et surtout quantitativement

  • Consentir un effort financier immédiat pour reconstituer les stocks de munitions nécessaires à la projection opérationnelle et à l’entraînement.
  • Remédier en urgence au manque de petits équipements, vitaux pour la sécurité, l’efficacité, le confort et le moral du combattant au quotidien.
  • Combler les trous capacitaires pour améliorer notre capacité de projection :
    • Confirmer la construction du porte-avions Nouvelle Génération, successeur du Charles De Gaulle.
    • Donner aux composantes sous-marines et aériennes de la dissuasion nucléaire tous les moyens dont elles ont besoin.
    • Augmenter le format de l’aviation de chasse.
    • Augmenter le nombre de navires de premier rang afin d’être à la hauteur de statut de grande puissance maritime, et rénover régulièrement l’armement de notre flotte.
    • Utiliser tout le potentiel de la robotisation en déployant des drones terrestres, sous-marins et de surface.
    • Développer une large gamme de systèmes de lutte anti-drones pour les forces terrestres et les forces aériennes, permettant un équilibre entre rusticité et haute technologie.
    • Renforcer les capacités nécessaires à la défense sol-air basse altitude, par des radars et des systèmes d’armes sol-air.
    • Préparer le renouvellement de notre parc de chars de combat et la robotisation des forces terrestres.
    • Renforcer les capacités de frappe dans la profondeur et les capacités du génie.
    • Poursuivre la recherche dans le domaine de la puissance militaire spatiale, en coopération avec le secteur civil, et développer les patrouilleurs spatiaux.
    • Renforcer les moyens défensifs et offensifs cyber.
    • Développer les moyens humains et techniques de nos services de renseignement.

Replacer les femmes et les hommes qui y consacrent leur vie au cœur de notre outil de défense

  • Muscler puissamment les forces de réserve en augmentant le volume des contrats opérationnels et en adaptant notre législation du travail en conséquence.
  • Interdire l’application à nos armées de la directive européenne sur le temps de travail. Nous ne pouvons transiger sur notre identité constitutionnelle et notre souveraineté.
  • Garantir aux militaires une seconde carrière en maintenant intact le régime de la retraite à jouissance immédiate.
  • Accompagner les militaires et leurs familles au quotidien, en favorisant la mobilité géographique des conjoints, en donnant aux militaires la priorité pour l’accès au logement social ou aux crèches et en mettant en place des outils d’accompagnement des familles dont les deux parents servent sous les drapeaux.
  • Protéger les familles endeuillées et les blessés, à qui nous devons respect et admiration, en développant les maisons ATHOS sur tout le territoire national afin que les militaires traumatisés psychologiquement puissent être pris en charge au plus près de leur famille. 

Promouvoir une défense de l’Europe solidement appuyée sur ses deux piliers : l’Otan et la défense européenne

  • Faire demeurer la France dans le commandement intégré de l’Otan, qui est un outil d’influence, d’interopérabilité et d’efficacité pour nos forces armées.
  • Privilégier systématiquement les intérêts propres de la France, en préservant les prérogatives d’appréciation autonome lors d’un engagement militaire que garantit l’article 5 du traité de l’Otan, car alliance ne signifie pas allégeance.
  • Construire un pilier européen de la défense fort, en profitant du sursaut européen face à la situation ukrainienne. Cette architecture européenne et cette autonomie stratégique de défense devront être bâties en favorisant les coalitions ad-hoc.
  • Etoffer le fonds européen de défense.

Restaurer l’image et la place de la France sur les théâtres extérieurs et les zones de crise

  • Assumer une redéfinition du rôle militaire de la France en Afrique, consistant à venir en soutien de nos partenaires africains pour des opérations ponctuelles, aux objectifs limités et clairement définis.
  • Être capable de réaliser des missions de haute intensité mais limitées dans le temps, en renforçant nos bases et en augmentant le volume de nos forces pré-positionnées.
  • Garantir que notre souveraineté ne soit pas contestée en renforçant notre ancrage dans l’océan Indien et dans l’ensemble de la France ultra-marine.

Assurer notre indépendance et notre souveraineté militaire par une industrie de défense puissante

  • Développer la coopération européenne en matière de défense en dialoguant avec les autres pays européens et en défendant à Bruxelles un Buy European Act.
  • Soutenir les exportations françaises dans le domaine de la défense, en faisant du soutien à l’export une des missions clefs de notre réseau diplomatique.
  • Cesser d’handicaper en permanence notre industrie de défense, en faisant du suivi de l’élaboration des normes internationales susceptibles d’affecter la défense une priorité diplomatique.
  • Encourager l’innovation par le développement des activités duales et la facilitation des liens entre le monde des start-ups, des grands groupes et des acteurs étatiques.
  • Favoriser notre agilité technologique et industrielle en renforçant les moyens de l’Agence de l’innovation de défense (AID) et en assouplissant les procédures d’achat public par la simplification du recours aux appels à projet.
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