Une politique volontariste permettant de répondre au défi du handicap
Emmanuel Macron n’a pas suffisamment pris en compte les besoins des personnes en situation de handicap
Emmanuel Macron a ignoré les attentes des personnes en situation de handicap :
- en octobre 2018, le parti présidentiel n’a pas accepté une proposition de loi portée par le député LR Aurélien Pradié qui prévoyait notamment la création d’un statut unique d’accompagnant à l’inclusion scolaire, mieux rémunéré ;
- en février 2020, Emmanuel Macron n’a pas accepté le rejet du principe d’invidualisation de l’allocation aux adultes handicapés, qui aurait permis de ne pas tenir compte des revenus du conjoint dans le calcul de cette allocation. Cette décision renforce un peu plus la dépendance vis-à-vis de leur conjoint de personnes déjà durement frappées par la vie.
Les personnes en situation de handicap restent largement exclues de la vie sociale :
- il reste encore environ 11 000 enfants handicapés sans aucune prise en charge scolaire ;
- la France ne scolarise pas la totalité des enfants handicapés en milieu ordinaire (83% contre 100% en Suède, Espagne ou Italie…) ;
- alors que l’obligation légale est de 6%, le secteur privé emploie seulement 3,5% de travailleurs handicapés et 5,6% dans la fonction publique ;
- les personnes en situation de handicap travaillent deux fois plus à temps partiel que la population générale (17% contre 34%) ;
- les personnes en situation de handicap sont deux fois plus au chômage que le reste de la population (8,1% contre 16%).
Les personnes en situation de handicap n’arrivent à vivre décemment :
- 82% des personnes concernées par l’AAH font état de difficultés financières ;
- le montant de l’AAH (903 euros) est inférieur au seuil de pauvreté (environ 1100 euros) ;
- le gouvernement a désindexé les pensions d’invalidité, engendrant une baisse de pouvoir d’achat pour 820 000 euros (par exemple, pour une pension mensuelle de 1300 euros, la perte est de 500 euros par an) ;
- il n’y a pas assez de places pour les personnes lourdement handicapées : selon les autorités belges, 8000 personnes françaises en situation de handicap sont placées en Belgique.
— PROPOSITIONS
Renforcer l’autonomie des personnes handicapées
- Déconjugaliser l’AAH afin de ne pas pénaliser les personnes en situation de handicap qui veulent vivre en couple, et d’assurer leur autonomie financière.
- Faire en sorte qu’à l’avenir les enfants handicapés aient droit, au décès du dernier parent, à la pension de réversion dont il bénéficiait.
- Laisser le choix de leur parcours de vie aux personnes en situation de handicap, en supprimant les cloisonnements engendrés par la coupure enfants/adultes dans les établissements et en mettant un terme au scandale des milliers d’enfants placés en Belgique.
Aller vers l’accessibilité universelle pour toutes les personnes handicapées
- Repenser la compensation et réformer la Prestation compensatrice du handicap (PCH) en élargissant son champ d’application pour répondre à son ambition originelle.
- Harmoniser les politiques de reconnaissance et de compensation du handicap qui varient beaucoup trop parfois au sein d’une même région.
- Moderniser la gestion des Maisons d’accueil des personnes handicapées (MDPH) pour éviter le véritable parcours du combattant de tant de familles.
- Scolariser les enfants handicapés en milieu ordinaire jusqu’à la fin du lycée à chaque fois que c’est possible, avec une revalorisation du métier d’Accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH).
- Rendre beaucoup plus accessibles aux personnes en situation de handicap les locaux et les établissements recevant du public, de façon pragmatique et personnalisée, en utilisant les outils numériques.
Mieux accompagner les familles et revaloriser les métiers du handicap
- Créer un véritable statut de l’aidant permettant un aménagement de la vie professionnelle. Par exemple, dans toutes les entreprises de plus de 10 personnes, Valérie Pécresse instaurera, à l’instar du Royaume-Uni, un « droit de demander » afin de permettre à chaque salarié de demander un aménagement de temps ou du lieu de travail pour s’occuper d’un proche. L’employeur pourra refuser mais il devra motiver son refus ;
- Poursuivre la revalorisation de professions qui avaient été les oubliées du “Ségur”.
- Créer un droit au logement prioritaire pour les personnels soignants.
- Augmenter le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile de 6.000 à 10.000 euros, avec 2.500 euros de plus pour une personne dépendante à charge.
Adopter des plans d’actions spécifiques
- Relancer la dynamique du plan autisme.
- Améliorer la prise en charge des troubles du neuro-développement.
- Lancer un plan sur la recherche en matière de handicap.