Valérie Pécresse veut « une écologie des solutions » lors du « débat du siècle »

© Aymeric Guillonneau

Samedi 12 mars, des dizaines de milliers de Français ont battu le pavé pour dénoncer l’urgence climatique, partout en France. Le lendemain, dimanche 13 mars, le sujet était au cœur d’un débat entre les candidats à la présidentielle. Organisé par Oxfam, la Fondation pour la nature et l’homme, Notre affaire à tous et Greenpeace France, le « débat du siècle » faisait clairement référence à « l’affaire du siècle », qui a abouti à la condamnation de l’État pour inaction climatique. Valérie Pécresse y a participé, afin de faire porter la voix de « l’écologie des solutions« .

« Une écologie des solutions et des résultats »

Valérie Pécresse a tenu à rappeler que la droite n’a pas attendu Yannick Jadot et le parti des Verts pour prendre à bras le corps le sujet de l’écologie. Un des discours les plus célèbres est d’ailleurs celui de Jacques Chirac à l’ONU : « notre maison brûle et nous regardons ailleurs« . 

Loin de l’idéologie du parti EELV et de ses velléités « décroissantes », l’écologie de droite, c’est une écologie positive, qui ne s’oppose ni au progrès ni à la croissance. Faire confiance à la technologie et au génie humain pour répondre à la crise reste la meilleure des solutions pour continuer à vivre en harmonie avec notre planète. Issue de « la droite qui s’occupe d’écologie« , Valérie Pécresse insiste sur deux sujets principaux : le climat et le « zéro carbone ».

Pour Valérie Pécresse, l’écologie doit être l’affaire de tous, et chacun doit apporter sa pierre à l’édifice : « je veux refaire un Grenelle de l’Environnement : il y a une légitimité du tissu associatif, de la population, des entreprises. » D’où la nécessité de bien comprendre le réel, afin d’offrir les meilleures clés aux Français pour vivre de manière réellement écologique. Il est bien évident que proposer d’abandonner la voiture révèle un manque de connaissance de la vie concrète des Français. Personne ne peut affirmer que dans les territoires ruraux, il est possible aujourd’hui d’abandonner la voiture. Mais Valérie Pécresse propose des solutions face à ce problème, notamment « un grand plan sur les mobilités rurales« . « On doit pouvoir mettre en place des appels d’offres de mobilités rurales, avec du transport à la demande en milieu rural, qui permettrait une forme de covoiturage », a-t-elle expliqué.

Quatre priorités

L’écologie est malheureusement absente de la campagne. Ce sujet représentait, début février, moins de 3 % du temps médiatique consacré à la campagne, selon les associations organisatrices. Valérie Pécresse, « extrêmement préoccupée » par le rapport du Giec, déroule quatre priorités dans son programme : «tenir la trajectoire zéro carbone 2050, mettre en place une véritable économie circulaire, mettre fin à la sixième extinction des espèces, stopper la diffusion de produits chimiques dangereux».

« Il faudra changer les comportements mais je veux le faire par l’incitation. » Les Français ont conscience de l’urgence climatique, et imposer des normes écologiques étatiques ne serait pas productif. En effet, l’écologie ne peut pas être une punition, elle doit être comprise comme une manière de vivre respectueuse de l’environnement. Par des mesures incitatives, Valérie Pécresse propose de convertir la France entière à l’écologie des solutions. Par exemple en encourageant le covoiturage et en luttant contre l’autosolisme.

Présidente de la République, Valérie Pécresse fera preuve de « pragmatisme écologique », sans opposer « économie et écologie ». Ce pragmatisme revêt une forme de sobriété, que ce soit par le recyclage ou une adéquation de la production d’électricité avec les besoins réels. « Il y a l’idée qu’on peut faire beaucoup mieux avec moins » affirme Valérie Pécresse.  «Je veux une croissance durable, la croissance de la production en France», assume-t-elle, plaidant pour le made in France, afin d’empêcher «de faire venir des produits qui ont fait des milliers de kilomètres».

Un mix énergétique : éolien et nucléaire

Valérie Pécresse veut sortir du fossile et passer à l’électrique, et plus tard à l’hydrogène. En effet, « l’hydrogène vert est une énergie qui, demain, peut faire voler les avions. » L’écologie de Valérie Pécresse consiste à établir le bilan des sources d’énergies qui nous entourent, de diminuer les plus polluantes et de développer les plus vertueuses, tout en permettant aux entreprises françaises de se développer et de créer de la croissance. Crédible, Valérie Pécresse a anticipé et chiffré ses mesures : « si on veut sortir du fossile, on va devoir passer à l’électrique et l’augmenter de 60%. »

Enfin, Valérie Pécresse s’oppose aux extrémistes de tous poils, autant ceux niant les bienfaits du nucléaire que ceux refusant absolument l’implantation d’éolienne. Pour le nucléaire, c’est une question de réalité : « je ne crois pas qu’on arrivera au zéro carbone 2050 sans le nucléaire. » Pour les éoliennes, Valérie Pécresse explique que « avec l’accord des populations, ça marche, il faut qu’on concerte« . Mais cette solution écologique qu’incarnent les éoliennes doit respecter les paysages remarquables. Encore la preuve que Valérie Pécresse garde son objectif : « l’écologie des solutions« .

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