« La guerre est de retour au cœur du continent européen. » – Déclaration de Valérie Pécresse sur la situation en Ukraine

© Aymeric Guillonneau


 

Cette nuit, Vladimir Poutine a violé les règles les plus fondamentales du droit international en envahissant l’Ukraine, un pays souverain.

La guerre est de retour au cœur du continent européen. Cela fait près de 25 ans que nous n’avions pas connu cette situation. Je le dis avec gravité.

Je condamne fermement cette invasion. Par sa brutalité, elle nous éclaire, de manière crue, sur la personnalité de Vladimir Poutine, son régime et les opérations de déstabilisation qu’il conduit en Europe mais aussi en Afrique, au travers notamment de l’action des milices Wagner. Nous l’avons vu au Mali.

Je suis convaincue que ce régime ne correspond pas à l’aspiration à la paix du peuple russe.

Cette attaque doit être l’occasion d’un électrochoc pour l’Europe. Le temps de la naïveté est fini. Désormais la plus grande lucidité s’impose. Et il faut que cette lucidité soit partagée par tous, en France comme en Europe.

Je marque mon entière solidarité avec le peuple ukrainien, comme j’ai eu l’occasion de le dire hier personnellement à l’Ambassadeur d’Ukraine à Paris. Je demande que tout soit fait pour protéger les populations civiles et faire face à la crise humanitaire qui se profile. Je pense à nos compatriotes sur place et je sais tous les efforts qui sont faits aujourd’hui pour les protéger.

Cette invasion appelle une réaction immédiate. Je souhaite que l’Union européenne, en coordination avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et les autres membres de la communauté internationale, s’accordent dans les plus brefs délais sur les sanctions les plus fermes, qui ciblent personnellement les responsables de cette guerre.

Je demande que l’Union européenne mette en place immédiatement un plan d’aide répondant aux attentes de l’Ukraine, qu’il s’agisse d’aide humanitaire, ou de ses demandes spécifiques en matière d’équipements de défense.

Il nous faudra tirer les leçons de cette crise. Elle place l’Union européenne au pied du mur. Elle nous oblige à relever plusieurs défis. Nous devrons prendre dans les semaines qui viennent des initiatives fortes.

Le premier défi est celui de la paix. Sous le préalable de l’arrêt immédiat des hostilités, le moment viendra, comme je l’ai proposé le 26 janvier, de définir et d’organiser dans la durée une nouvelle architecture pour la sécurité de notre continent.

Le deuxième défi est celui de la sécurité des pays membres de l’Union européenne. Nous, Européens, toujours solidaires dans l’OTAN, nous devons nous doter d’une capacité autonome de défense pour assurer notre propre sécurité.

Le troisième défi, face au chantage gazier russe, est celui de notre indépendance énergétique au sein de l’Union européenne.
Le dernier défi est celui de notre souveraineté alimentaire et agricole.

Sur ces quatre défis, la France qui préside aujourd’hui le conseil de l’Union européenne, doit être à l’offensive et travailler de manière collective.

Je demande la convocation sans délai de l’Assemblée nationale et du Sénat pour débattre de cette situation, en application de la Constitution.

Dans un monde qui n’a jamais été aussi menaçant, je m’engage, si les Français me font confiance, à renforcer notre effort de défense et à doter nos forces armées des moyens indispensables pour assurer la sécurité et la protection de nos compatriotes et de nos intérêts fondamentaux en Europe et dans le monde.

Le moment grave où nous sommes doit être un moment de responsabilité et d’action pour nous tous.

VP.

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